Le LYNX - Le chat sauvage qui aimait l'eau salée.
Petit, trapu et du muscle, l'appareil correspond plutôt bien à l'animal auquel il emprinte le nom. Le goût pour les grands espaces maritimes en plus...L'Aéronautique Navale en a acheté une trentaine au début des années soixante-dix, pour venir équiper les frégates de de lutte anti sous-marinequi entraient alors en service. Epoque bénie de la coopération franco-britannique,le Lynx était avant tout un projet de l'hélicoptériste Westland auquel avaient été associées les équipes françaises d'Aérospaciale. Dans le même temps, les Britaniques s'impliquaient dans les programmes français Puma et Gazelle, et tout le monde affichait sa satisfaction.
Dès sa conception,le Lynx est donc optimisé pour la lutte anti sous-marine (ASM) et un embarquement en totale autonomie sur les frégates anti sous-marine, avec comme seul soutien une dizaine de techniciens et un lot limité de rechanges.
Le Lynx est alors vu comme un prolongement de la frégate dans la troisième dimension, une partie intégrante du système ASM du navire qui le met en oeuvre. Dans sa version française, l'équipage comprend trois hommes : un pilote et un coordinateur tactique à l'avant, un Elbor (électronicien de bord) dans le compartiment cargo, pour mettre en oeuvre les capteurs (radar ORB31 utilisable comme les cibles de surface ou sonar trempé contre les sous-marins). Après le retrait du Super Frelon, le Lynx a été le seul hélicoptère de la Marine doté d'armement offensifs (capacité d'emporter deux torpilles simultanément). Mais c'est en train de changer avec la montée en puissance du NH90.
Plus récemment, le Lynx a bénéficié d'une modernisation a minima, recevant une capacité limitée d'auto-protectionet récupérant la tourelle optronique FLIR "Chilo" des Breguet Alizé mis à la retraite. Car les missions du Lynx ont évolué : la lutte anti sous-marine ne représente plus aujourd'hui qu'un tiers des entraînements. Un autre tiers concerne la détection et le contôle des navires de surface de jour comme de nuit, grâce justement à la tourelle FLIR nouvellement installée, épaulée par le système Titus permettant les céchanges d'informations cryptées par liaison de données avec le navire porteur.L'appareil peut également recevoir un armement de sabord et emporter cinq ou six commandos pouvant être déposés par corde lisse sur les navires à contrôler. Le dernier tiers est est composé de missions diverses au premier rang desquelles figure la manoeuvre logistique au profit des navires. Débarrassé de son équipement ASM, le Lynx peut emporter jusqu'à 1 200 kg à l'élingue. Petit mais costaud...
Très bientôt, le Lynx cédera la placeà plus grand, plus fort et plus intelligent que lui à bord des frégates. Mais l'appareilqui était bien nésera sans nul doute regretté.
Source : L'Aéronavale Française de Frédéric LERT